Les années 1988-1989, mes vacances en Vendée, assis au bord de l’océan, rêveur dans ma chambre ou tout simplement au bord d’une rivière, mon carnet et crayon ne me quittent pas. Quelques mots griffonnés sur une simple feuille de papier, des voyelles et consonnes assemblées, je découvre un passage de la vie quotidienne qui rime avec poésie.
Parfois les mots tardent à venir, mais il est rare qu’aucun ne finisse par s’approcher, suivi de quelques autres. Une image à décrire, réelle ou intérieure. Une sensation à cerner, à nommer, un Amour dans un monde inconnu pour moi. Certaines associations de mots sont neuves pour moi, riches d'images évidentes ou potentielles. D'autres sont plus quotidiennes, moins originales.
Je n'en écarte aucune. Je ne privilégie pas les unes, ni n'écarte les autres. C'est ce mélange, me semble-t-il, qui permet au poème de couler de source, de devenir l'évidence qui touchera le lecteur. Puis au fil du temps on devient fier d’en être l’auteur et l’on continue inlassablement à exprimer ce que l’on ressent, la vie, la souffrance, la maladie, l’handicap, la famille, les amis. La poésie c’est aussi de l’amour, une image, un rêve. La poésie c’est un moment d’évasion. La poésie, c'est la plume du poète qui vient mettre à nue, la moindre chose qui pourrait paraître désuète mais qui en étant décelé ainsi ressort comme une beauté singulière transcrite par un langage personnel.

Serge Champalle est né le 04 février 1969 à Saint Etienne. Handicapé suite à un accident de naissance, il jongle entre l’école, où il suit une scolarité normale jusqu’en troisième, et les séances de kinésithérapie. Là, on lui apprend des gestes du quotidien qu’un enfant apprend en règle générale tout seul.
Il intègre ensuite un centre pour personnes handicapées en pensant que le niveau serait plus adapté. Mais très vite il sent que ce n’est pas sa place et se pose beaucoup de questions. Durant cette période il écrit de nombreux poèmes.
En 2007, il décide de les publier sous le nom du recueil : « Au fil du temps » (sortie : avril 2008). On y retrouve différentes réflexions, notamment celles qui lui sont venues durant ses vacances en Vendée dans les années 1988 et 1989. Face à l’océan ou devant une rivière, chaque parcelle de ce monde, humble ou immense, vient nourrir la réflexion et fait s’enchaîner les mots.